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nard, accompagné de Tahera et du policier, suivrait la piste du coupé de remise.

Cela bien convenu, on procéda immédiatement à se procurer les déguisements nécessaires.

La journée n’était pas encore avancée : il était à peine midi et demi. D’un commun accord, il fut arrêté que l’on se mettrait immédiatement à l’œuvre.

En effet, une demi-heure plus tard, c’est-à-dire vers une heure de l’après-midi, les deux petites troupes, bien déguisées et surtout bien armées, sans qu’on en vît rien extérieurement, quittèrent à une demi-heure d’intervalle le boulevard de Courcelles, la première par l’hôtel d’Hérigoyen, la seconde par celui de Valenfleurs.

Le boulevard était à peu près désert ; la sortie s’exécuta donc heureusement, et sans attirer l’attention, grâce aux précautions prises de faire marcher chaque homme isolément et à une distance assez grande les uns des autres, pour ne pas donner prise aux soupçons. Rien de suspect ne fut aperçu.

Ainsi que l’avait dit Tahera, cette fois ils étaient bien véritablement sur le sentier de la guerre.


XX

DANS LEQUEL LE LECTEUR EST RASSURÉ SUR LE SORT DE FIL-EN-QUATRE, ET ASSISTE À UNE CONVERSATION ENTRE COQUINS, TRÈS INTÉRESSANTE.


Le Loupeur n’était pas mort ; il n’avait même pas été blessé.

Le proverbe si consolant pour les ivrognes, s’applique trop souvent aussi aux scélérats, et les fait, en maintes circonstances, échapper sains et saufs à des dangers terribles, ou un honnête homme périrait inévitablement.

Mais les voies de la Providence sont insondables, et