Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/275

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Sebastian solda la dépense, et ils sortirent la pipe à la bouche et dans d’excellentes dispositions.

Tout leur souriait ; ils se sentaient tout guillerets.

— Où allez-vous ? demanda Sebastian.

— Faire une visite au Loupeur.

— Bon ! cela se trouve bien ; j’ai à lui parler.

— Et moi aussi, c’est même devant lui que j’vous dirai ce qui s’est passé cette nuit.

— Pourquoi pas plutôt tout de suite ?

— Parce que j’peux pas, foi d’homme, mais vous ne perdrez rien pour attendre.

— Alors, hâtons-nous ?

— J’demande pas mieux.

Un remise passait à vide, Sebastian le héla.

— Où faut-y vous conduire ? dit le cocher.

— Chaussée du Maine, au coin d’la rue du Château ; à la course, dit Fil-en-Quatre en riant.

Les deux hommes montèrent dans la voiture, qui partit aussitôt.

Le cheval était bon, ou à peu près ; la course dura à peine vingt-cinq minutes.

Après avoir réglé le compte du cocher, Fil-en-Quatre, suivi par son compagnon, se dirigea vers la rue du Terrier-aux-Lapins, et, en quelques minutes, ils atteignirent la maison où nous les avons vus arriver.

Le Loupeur avait adressé à Fil-en-Quatre la même question que précédemment Sebastian lui avait faite.

Fil-en-Quatre lui fit la même réponse :

— Bien des choses, répondit le bandit.

— Ah ! ah ! fit le Loupeur en se redressant, voyons un peu ça ; est-ce que tu aurais réussi ? Il est bien fin le bourgeois en question.

— Oui, pas mal, mais j’arrive pas de Pontoise, non plus moi, fit-il d’un air narquois.

— Non, c’est juste, tu viens de Rochefort, fit le Loupeur avec un ricanement ironique.

— C’est la même chose.

— C’est vrai ; raconte-nous ton histoire.