Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/299

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ressort invisible caché dans les moulures du cadre de la glace.

Au même instant la rosace du plafond et la lampe pendue au milieu s’enlevèrent, disparurent et démasquèrent une ouverture ronde plus que suffisante pour le passage d’un homme.

En même temps un escalier ou plutôt une échelle à compartiments se déploya et vint se fixer sur le tapis.

— Voilà notre chemin, dit le Loupeur ; hâtons-nous !

Les trois hommes montèrent.

Au moment où la rosace redescendait et reprenait sa place, les bandits entendirent une dernière sommation, suivie un instant après par le bruit sec de la porte que l’on enfonçait.

— Où sommes-nous ici ? demanda le Mayor à voix basse.

— Vous le voyez, répondit le Loupeur sur le même ton ; ce grenier communique avec la maison voisine ; nous sommes parfaitement en sûreté.

— Hum ! je ne sais trop ! murmura le Mayor. Je donnerais volontiers une grosse somme pour voir ce qui se passe au-dessous de nous.

— Pourquoi cette curiosité ?

— Vous vous trompez ; ce n’est pas de la curiosité. Je voudrais m’assurer, si cela était possible, que nous avons affaire à la police et non à nos anciens adversaires des Savanes américaines.

Le Loupeur haussa les épaules.

— N’avez-vous pas entendu les sommations ? dit-il.

— Ces sommations ne prouvent rien pour moi.

— Eh bien ! qu’à cela ne tienne ; ce désir est facile à satisfaire, le cas est prévu ; baissez-vous, et poussez cette planchette : il y a là un judas dissimulé dans les ornements de la rosace, vous verrez tout à votre aise.

— C’est très ingénieux, dit le Mayor en s’étendant sur le sol du grenier : cette idée est-elle de vous ?

— Certainement. Déjà plusieurs fois j’ai eu recours à cette cachette dans des cas comme celui-ci ; j’ai fait prati-