Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/301

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Il avait monté trois étages et s’était arrêté devant une porte en disant seulement ces deux mots :

— C’est là.

Le policier avait alors fait les trois sommations obligatoires.

Elles étaient demeurées sans réponse.

— Cet homme est sans doute sorti ? dit-il en se tournant vers Bernard.

— Non. il est chez lui et il n’est pas seul ; j’ai vu les traces de miss Lucy Gordon : ces traces s’éloignent de la maison, mais j’en ai découvert d’autres toutes fraîches et que je connais depuis longtemps, elles s’arrêtent à cette porte.

— Et quelles sont ces traces ?

— Celles du Mayor et de son âme damnée Felitz Oyandi. Il y a à peine une heure qu’ils sont venus et ils ne sont pas partis ; d’autres sont venus avant eux ce matin, mais ils sont repartis ; dans ces deux dernières traces il y en a une même que je crois reconnaître. Ce serait bizarre que cet homme fût venu ici !

— Mais peut-être l’homme qui habite ici a-t-il quitté son appartement par une autre porte ?

— Nous aurions aperçu ses traces au dehors, dans la rue ou sur la chaussée, répondit nettement Bernard ; il y est, et, je vous le répète, il n’est pas seul.

Le policier n’en était plus maintenant à s’étonner de ce qu’il entendait et de ce qu’il voyait ; ils n’insista pas et força la porte.

Ils entrèrent.

Bernard marchait en avant, regardant et examinant tout avec la plus sérieuse attention.

— Les oiseaux se sont échappés, dit-il en pénétrant dans la chambre à coucher, mais le nid est encore chaud.

— Comment ont-ils pu fuir ? demanda le policier. Nous avons visité tout l’appartement, il n’existe pas d’autre sortie, et là se trouve le gros mur de séparation avec la maison voisine.

— C’est vrai, dit Bernard, il doit y avoir pourtant