Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/380

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pièces : une chambre à coucher en désordre, où l’on ne couchait presque jamais ; une cuisine servant de débarras ; deux cabinets noirs et un cabinet de travail, celui-là même où nous avons assisté à la première entrevue de ce bon M. Romieux avec le Loupeur.

Tout y était vide ; il n’y avait pas un chat.

Charbonneau s’était introduit dans la maison en levant un châssis à tabatière et en se laissant tomber dans un grenier complètement vide.

Julian fronça le sourcil.

— Cette masure est à double fond, je le sens, dit-il ; a-t-elle des caves ?

On chercha une entrée de cave ; il n’y en avait pas.

— Allons, reprit Julian, ne nous décourageons pas ; cherchons, sondons les murs et les planchers !

On se mit à l’œuvre aussitôt.

Soudain Julien s’arrêta.

Son regard s’était fixé, par hasard, sur un point lumineux, gros comme une pointe d’épingle. Il se baissa pour mieux voir ; les deux autres attendaient anxieux.

— C’est là, dit-il en frappant du pied ; relevez le misérable tapis qui est au milieu de la pièce.

Ce fut fait en un instant.

Le comte Armand et Charbonneau ne virent rien. Ils crurent que leur compagnon s’était trompé ; ils le regardaient haletant.

Julian souriait ; son regard allait du plancher au bureau et du bureau à la glace et à la cheminée.

Tout à coup il éclata de rire :

— C’est très ingénieux, dit-il, mais cette fois nous les tenons. Charbonneau, avez-vous la lanterne sourde que je vous ai recommandé de prendre ?

— Certes, monsieur ! la voici.

— Bien ; il fait très sombre ici ; allumez-la, bientôt nous ne verrons plus clair. Maintenant, messieurs, placez-vous le plus près possible des fenêtres et ne bougez pas ; là très bien.