Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/382

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avant, et promenant la lumière de sa lanterne dans toutes les directions.

— Le diable m’emporte ! grommelait-il entre haut et bas, si je n’ai pas cru entendre marcher et apercevoir un point rouge comme une étoile ! je me serai trompé pour sûr ; ces vieilles carrières sont hantées par des légions de démons, on ne sait jamais à quoi s’en tenir avec elles ! Il serait pourtant bien temps que le patron revienne ! La petite fait un boucan à tout casser ! Il n’y a pas moyen de lui fermer la bec ! Allons, il n’y a rien ; j’vas aller, puisque j’ai tant fait, jusqu’au Trocadéro, où sont les autres ; j’m’ennuie d’être enfermé tout seul dans ce grand appartement, sans même pouvoir jaspiner un brin avec les larbins ; j’ramènerai un zig, nous jargouillerons en tuant le ver ; ça y est, tant pis !

Mais au moment où le pauvre diable allait s’engager dans une galerie latérale, un nœud coulant tomba sur ses épaules, et il roula comme une masse sur le sol humide du souterrain, sans même pousser un cri, en laissant du même coup tomber sa lanterne et son revolver.

Julian l’avait lassé à trente pas à la mode mexicaine.

En un tour de main le bandit, plus qu’à demi étranglé, fut bâillonné et garrotté, en même temps qu’on le débarrassait de ses armes et que le nœud qui lui serrait la gorge, était relâché.

On ne lui avait laissé que les jambes de libres.

— Marche ! lui dit durement Julian ; si tu bronches, tu es mort !

— Gredin d’sort ! grommela le bandit tout en se hâtant d’obéir ; en v’la une déveine ! Où faut-il aller ? demanda-t-il après un instant.

— Conduis-nous à l’endroit d’où tu viens.

— V’là l’essayer ; pas d’chance tout de même !

— Où conduit cet escalier ? demanda Julian.

— Aux chambres secrètes.

— Combien êtes-vous là ? Ne mens pas, il t’en cuirait.

— Je suis seul. Nom d’un nom ! c’est-y tannant, tout