Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pleines, sans doute en prévision de quelque événement semblable.

Quelques minutes suffirent pour faire disparaître toutes les traces de la longue excursion des chasseurs d’hommes à travers les carrières abandonnées et les désordres causés dans leurs vêtements pendant la lutte acharnée qu’ils avaient eue à soutenir.

Cela fait, la première émotion passée et le calme rétabli, vinrent les explications.

Chacun rendit compte des manœuvres qu’il avait exécutées et des événements qui s’étaient passés.

Mais les dangers, les ennuis et les fatigues furent bientôt oubliés devant l’importance du résultat obtenu.

Vanda avait assisté à ces longues explications faites dans le salon où d’abord elle s’était retirée avec son fiancé, et dans lequel ses amis n’avaient pas tardé à la rejoindre. La jeune fille remercia ses sauveurs avec allusion et pleurs de joie à la pensée de revoir bientôt sa mère bien-aimée.

— Partons ! Que faisons nous ici ? Partons ! répétait-elle sans cesse.

— Pourquoi ne partons-nous pas ? demanda Armand avec une impatience à peine contenue. Il me semble qu’il est inutile de rester plus longtemps ici.

— Mon cher comte, répondit Julian avec ce sang-froid dont il ne se départait jamais et qui imposait tant au fougueux jeune homme, mon cher comte, s’il était possible de faire sûrement partir mademoiselle de Valenfleurs, j’aurais été le premier à faire cette proposition. N’oubliez pas que le Mayor nous a échappé jusqu’à ce moment. Nous ne savons pas où il est, et nous ignorons ce qu’il machine contre nous. Nous sommes donc tenus à la plus grande réserve. Nous devons surtout ne rien laisser au hasard. Quelle douleur ce serait pour nous si, par notre faute, la chère enfant que nous avons si miraculeusement sauvée retombait au pouvoir de ce misérable sans foi ni loi !