Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/403

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si vous le désirez, vous assisterez à cette entrevue suprême…

— Vous ne m’avez pas compris, monsieur ; madame de Valenfleurs est, vous le savez, à l’autre bout de Paris, et avant…

— Pardon, monsieur, interrompit une seconde fois le marquis ; madame Valenfleurs est depuis une heure dans sa maison ou plutôt son hôtel du boulevard de Courcelles. Je la guettais, et je l’ai vue passer en voiture et entrer, en compagnie de votre père, dans son hôtel.

— Mais si madame de Valenfleurs refuse de vous voir ?

— Elle acceptera, répondit-il avec un énigmatique sourire.

— Soit ! j’essaierai de vous satisfaire ; madame la comtesse de Valenfleurs va être prévenue.

Julian appela Bernard d’un signe.

Il eut avec lui un entretien de quelques minutes, à la suite duquel son ami s’éloigna en compagnie du policier et du guerrier comanche.

— J’ai fait ce que vous désirez, dit Julian au moribond ; tâchez de prendre un peu de repos.

Le marquis sourit, mais il ne répondit pas.

Julian passa alors dans le premier salon, où Charbonneau et la Venette causaient des événements tragiques dont ils avaient été témoins et acteurs.

— Je suis satisfait de vous, dit Julian à la Venette ; vous avez loyalement rempli vos engagements ; je vous ai promis trente mille francs, en voici quarante ; prenez, ils sont à vous, je vous les donne. Avec cette somme vous pouvez vivre heureux, si vous voulez revenir au bien.

— Je tâcherai, monsieur, mais c’est bien difficile, répondit-il naïvement. Après cela, on dit que l’argent donne l’honnêteté ; peut-être réussirai-je à être honnête, maintenant que je suis riche. J’essaierai toujours, cela ne peut pas nuire.

Il serra précieusement ses billets de banque, remercia, et, sur l’autorisation qui lui fut donnée par Julian, il se hâta de quitter la maison.