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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/51

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pas prévenu ; j’ignorais que nous devions faire cette promenade.

— C’est juste ; mais, bah ! un de plus, un de moins, cela ne signifie pas grand’chose. Nous sommes à six gaillards solides et résolus contre un seul homme. Si brave et si fort qu’il soit, nous en viendrons à bout.

— En route !

— Encore un instant ; avez-vous des chaussons ?

— Il doit y en avoir dans les poches de la voiture.

— Mettez-les avant de descendre.

Le Mayor et son ami se chaussèrent de chaussons par-dessus leurs bottes, Caboulot avait déjà mis les siens.

Cela fait, ils descendirent doucement de la voiture qui, sur un signe du Mayor, partit bon train.

Le valet de pied avait remplacé son maître dans l’intérieur, ainsi que cela avait été convenu.

Les trois hommes s’engagèrent alors dans l’allée des peupliers, sans que leurs pas laissassent de traces sur l’empierrement de la route, grâce à la précaution qu’ils avaient prise.

Après avoir fait une centaine de pas, ils atteignirent le sentier carrossable conduisant à la Maison des Voleurs, dont ils aperçurent la noire silhouette se dessinant dans l’ombre.

— Maintenant, si vous voulez vous masquer, dit Caboulot, c’est le moment, car nous ne tarderons pas à rencontrer nos amis.

— Est-ce donc bien nécessaire ? répondit le Mayor, en se rapprochent du bandit, et le regardant bien en face avec une expression qui lui fit baisser les yeux en blêmissant.

— Dam ! cela vous regarde ! balbutia-t-il.

— Ami Caboulot, reprit le Mayor, vous êtes intelligent ; vous m’en avez donné des preuves irrécusables ; il s’agit de faire un marché entre nous ; je ne vais pas à la Maison des voleurs, comme on l’appelle, pour voler ou pour assassiner simplement les deux personnes que nous y trouverons.