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Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/80

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de la Maison des voleurs, dans la plaine du Bourget, à Drancy ?

— Si, comme tout le monde, tu comprends, le travail avant tout ?

— C’est juste ; eh bien ! si tu avais passé aujourd’hui à la Morgue, car demain ils n’y seront plus, tu aurais retrouvé là, étendus sur les dalles, Caboulot, la Gouape, Tors-moi-le-nez, la belle Auguste et Pince-sans-rire ; on les a ramassés tous les cinq dans la Maison des voleurs et on les a transportés à la Morgue, où ils sont restés exposés pendant douze jours.

— Tiens, tiens, tiens, en v’là une drôle d’affaire, qu’est-ce qui les a estourbis comme ça ?

— Il paraîtrait que c’est le propriétaire de la maison.

— Ils l’ont tué sans doute ?

— Non, il a disparu sans qu’on sache ce qu’il est devenu.

— Ah ben, merci, c’est pire que l’affaire Troppmann !

— Oui, avec cette seule différence que, cette fois, ce sont les assassins qui ont été tués.

— C’est drôle !

— Pas pour eux.

— Les a-t-on reconnus ?

— Y a pas de danger.

— Alors, ni vu ni connu, j’t’embrouille ?

— Comme tu dis, Fifi.

— Bah ! à défaut de ceux-là, j’ten donnerai d’autres qui les vaudront bien !

— Tu me le promets ?

— Puisque je te dis que oui ; c’est sacré, çà ; d’ailleurs, je sais où les prendre : c’est la morte saison en ce moment, tous les garnis sont pleins.

— Je les aurai à cinq heures ?

— Avant, si tu veux.

— Oui, je préfère cela.

— Alors, à quatre heures, tu les auras ; où iront-ils ?

— À la carrière abandonnée du Grand-Montrouge.

— C’est entendu, tu dis douze ?