Page:Aimard - Les Peaux-Rouges de Paris III.djvu/83

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aurait, avec l’aide d’autres personnes, accompli tous ces assassinats, afin de se débarrasser plus facilement de leurs complices ? Oh ! oh ! ceci prend d’étranges proportions à mes yeux ; il y a au fond de tout cela un mystère qu’il importe de découvrir au plus vite. Eh ! Fil-en-Quatre, si c’est ainsi que ce bon monsieur Romieux agit avec ses agents, qui sait ce qu’il nous réserve à nous autres !

— J’vois qu’il faut se garder à carreau, car l’affaire pourrait tourner très mal pour nous ; mais comment faire pour découvrir la vérité ?

— Il faut surtout être très prudents et ne rien laisser deviner de nos soupçons. Je verrai, je chercherai et peut-être… Mais, laissons cela pour le moment, et fais-moi connaître ta première pensée ; tu seconde m’a ouvert les yeux ; peut-être la première, bien qu’arrivant la dernière, finira de m’ouvrir l’intelligence !

— Je ne crois pas ; cependant, si tu l’exiges ?…

— Va, parle, nous causons, n’est-ce pas ? Eh bien ! autant causer de cela que d’autre chose.

— Au fait, tu as peut-être raison ; c’est toi qui m’as donné cette idée en me disant que l’homme que tu tiens à retrouver et qui t’a échappé si habilement doit habiter soit à Passy, soit à Auteuil.

— En effet, je t’ai dit cela.

— Eh bien ! l’homme que mon bourgeois me fait filer, sans que j’aie réussi encore à découvrir sa maison, doit habiter, lui aussi, dans les mêmes parages.

— Hein ? tu dis ?

— Je dis qu’il se pourrait bien, ma vieille, que nous fussions à la recherche du même individu.

— Ah ! diable ! voilà qui complique singulièrement la situation.

— Qui sait si, au contraire, cela ne la simplifie pas ? car mon bourgeois me fait l’effet d’avoir une belle et bonne haine pour l’homme qu’il me fait ainsi filer.

— Et tu n’as rien découvert ?

— Rien ; il entre dans une maison, disparaît sans laisser de traces, et une heure plus tard je le retrouve se pro-