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XIII

COMMENT APRÈS AVOIR ÉTÉ TRÈS DÉSAGRÉABLEMENT SURPRIS AVANT SON DÎNER, BERNARD APPRIT UNE DOULOUREUSE NOUVELLE AU DESSERT.


Plus d’un mois s’était écoulé depuis les deux épouvantables attentats commis, le premier sur doña Luz Allacuesta, en plein jour, dans une voiture de remise, au centre de l’un des plus riches et des plus peuplés de tous les quartiers de Paris ; le second, à la Maison des Voleurs dans la plaine du Bourget-Drancy, cette maison fatale, qui avait porte malheur à tous ses propriétaires, et dans laquelle on avait ramassé cinq cadavres de rôdeurs de barrières et de bandits de la pire espèce, tués on ne savait par qui ; en même temps que le propriétaire de cette maison avait disparu sans laisser de traces, abandonnant ainsi sa maison sans qu’aucun vol y eût été commis.

Toutes les recherches avaient été vaines.

La police n’avait réussi à découvrir aucun indice qui pût la mettre sur la voie.

Le mystère semblait devenir plus profond chaque jour autour de ces deux étranges affaires, où le crime affectait les allures de vengeances personnelles.

Malgré les racontars continuels de certains journaux, soi-disant bien informés, la justice était aux abois et forcée de reconnaître son impuissance à débrouiller les fils, si habilement enchevêtrés, de ces crimes horribles, qui semblaient avoir entre eux une mystérieuse cohésion, bien que l’on ne sut comment les rattacher l’un à l’autre.

Mais l’on vit si vite à Paris !

On est si rapidement entraîné dans le tourbillon des événements qui surgissent à chaque minute sous les pas, que ces deux crimes, qui avaient soulevé une si grande