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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

capitaine avait autour de lui soixante-deux combattants.

Il essaya de dissuader sa femme de prendre part à la lutte, mais cette douce créature que jusqu’alors, il avait toujours vue si craintive et si obéissante, refusa nettement de renoncer à son projet, et le capitaine fut contraint de la laisser agir à sa guise.

Il prit alors ses dispositions de défense. Des hommes, au nombre de vingt-cinq furent distribués aux retranchements, sous les ordres de Bothrel. Le capitaine se réserva le commandement d’une seconde troupe de vingt-quatre chasseurs, destinés à se porter partout où besoin serait. Les femmes, sous les ordres de mistress Watt, furent laissées à la garde de la tour dans laquelle on renferma les enfants et les malades, puis on attendit l’arrivée des Indiens.

Il était environ une heure du matin lorsque le chasseur canadien et le chef pawnée avaient quitté la colonie. À deux heures et demie environ on était prêt pour la défense.

Le capitaine fit une dernière ronde autour des retranchements afin de s’assurer que tout était en ordre, puis après avoir fait éteindre tous les feux, il sortit secrètement de la colonie par une porte dérobée pratiquée dans les retranchements et que le sergent Bothrel et lui connaissaient seuls.

Une planche fut allongée en travers sur le fossé et le capitaine passa suivi seulement de Bothrel et d’un Kentuckien nommé Bob, gaillard résolu et aux larges épaules que déjà nous avons eu occasion de mentionner.

La planche fut dissimulée avec soin afin de servir