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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

tendaient en broyant insoucieusement leur provende deux magnifiques chevaux des prairies, mustangs à demi sauvages, à l’œil vif et aux jambes fines et grêles ; ils étaient sellés et prêts à être montés.

Après avoir détaché les entraves qui les retenaient les chasseurs leur mirent le mords, les montèrent et, leur enfonçant les éperons dans les flancs, ils partirent ventre à terre.

Ils allèrent ainsi longtemps penchés sur le cou de leurs chevaux, ne suivant aucun chemin tracé, mais courant droit devant eux sans s’inquiéter des obstacles qu’ils rencontraient sur leur passage, et qu’ils franchissaient avec une adresse infinie ; enfin, une heure environ avant le lever du soleil, ils s’arrêtèrent.