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Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/310

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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— À pied, comme nous le sommes, cela me semble assez difficile, observa John.

L’Indien sourit.

— Les guerriers du Renard-Bleu veillent sur lui, dit-il.

En effet, à peine le chef eut-il fait entendre à deux reprises un signal particulier, qu’une cinquantaine de guerriers apaches envahirent la clairière et vinrent se ranger silencieusement autour de lui.

Les fuyards échappés au bras redoutable du Scalpeur n’avaient pas tardé à se rallier ; ils avaient rejoint le campement, et annoncé à leurs compagnons la nouvelle de leur défaite ; alors, sous les ordres d’un chef subalterne, un détachement de cavaliers avait été envoyé à la recherche du sachem. Mais ces cavaliers, voyant le Renard-Bleu en conférence avec un Visage-Pâle, étaient demeurés sous le couvert attendant patiemment qu’il lui plût de les appeler.

Le sachem ordonna d’enterrer les morts. Alors commença la cérémonie des funérailles, cérémonie que les circonstances exigeaient de brusquer.

Les corps furent lavés avec soin, enveloppés dans des robes de bisons neuves, puis on les plaça assis dans des fosses creusées pour chacun d’eux, avec leurs armes à leur côté, le mors de leur cheval et des vivres, afin qu’ils ne manquassent de rien pendant leur voyage jusqu’aux prairies bienheureuses, et qu’arrivés auprès du Wacondah ils pussent immédiatement monter à cheval et chasser.

Lorsque ces diverses cérémonies furent accomplies, les fosses furent comblées et chargées de