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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

mais enfin il reprit sa place devant le feu en murmurant :

— Dans deux mois soit ! Et il ajouta en aparté : Mais d’ici là je le surveillerai.


XXVI

L’ESTAFETTE.


Le capitaine Melendez avait hâte de traverser le dangereux défilé auprès duquel il avait fait camper la conducta ; il savait combien était grande la responsabilité qu’il avait assumée sur lui en acceptant le commandement de l’escorte, et ne voulait pas que si un malheur arrivait on eût à lui reprocher soit de l’incurie, soit de la négligence.

La somme transportée par la recua de mulas était importante ; le gouvernement de Mexico, toujours aux expédients pour se procurer de l’argent, l’attendait avec impatience ; le capitaine ne se dissimulait pas que l’on ferait impitoyablement peser sur lui la responsabilité d’une attaque et qu’il en subirait toutes les conséquences, quels que fussent les résultats d’une rencontre avec les rôdeurs de frontières.

Aussi son anxiété et son inquiétude croissaient-elles d’instant en instant ; la trahison évidente du moine fray Antonio augmentait encore son hésitation, en lui faisant soupçonner une trahison probable. Sans qu’il lui fût possible de deviner de quel côté viendrait le danger, il le sentait pour ainsi