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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

vous ne déclinez pas vos noms, vous n’entrerez pas de sitôt, d’autant plus que l’un de vous porte un uniforme qui n’est pas en odeur de sainteté parmi nous.

— C’est bon, Ruperto, répondit l’Américain, je suis John Davis, vous me connaissez, je pense ; ainsi livrez-moi passage sans plus tarder, je réponds de ce caballero, qui a à faire à votre chef une communication importante.

— Soyez le bienvenu, master John : ne m’en veuillez pas, vous savez que la prudence est la mère de la sûreté.

— Oui, oui, fit en riant l’Américain, du diable si vous vous compromettez jamais légèrement, vous, compadre.

Ils entrèrent alors dans le camp sans autre obstacle.

Les rôdeurs de frontières dormaient pour la plupart étendus autour des brasiers ; seulement un cordon de sentinelles vigilantes, placées aux barrières du camp, veillaient à la sécurité commune.

John Davis mit pied à terre, en invitant son compagnon à l’imiter ; puis, lui faisant signe de le suivre, il s’avança vers une tente, à travers la toile de laquelle on voyait briller une lumière faible et tremblotante.

Arrivé à l’entrée de la tente, le chasseur s’arrêta, et après avoir frappé deux fois dans ses mains :

— Dormez-vous, Jaguar ? demanda-t-il d’une voix contenue.

— Est-ce vous, John Davis, mon vieux camarade ? répondit-on aussitôt de l’intérieur.

— Oui.