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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

Les trois hommes se levèrent, bouclèrent leur ceinture, jetèrent leur rifle sur l’épaule, s’enfoncèrent à grands pas dans la sente tracée à travers la forêt par la manada des bisons et bientôt ils eurent disparu sous le couvert.


VI

LA CONCESSION.


Nous abandonnerons pendant quelques instants nos trois voyageurs et usant de notre privilège de conteur, nous transporterons la scène de notre récit quelques centaines de milles plus loin, dans une riche et verdoyante vallée du haut Missouri, cette majestueuse rivière aux eaux claires et limpides, sur les bords de laquelle s’élèvent aujourd’hui tant de villes et de villages prospères, que sillonnent dans tous les sens les magnifiques steam-boats américains, mais qui, à l’époque où se passe notre histoire, était encore presque inconnue et ne reflétait dans ses eaux profondes que les hautes et épaisses ramures des sombres et mystérieuses forêts vierges qui couvraient ses rives.

À l’extrémité d’une fourche formée par deux affluents assez considérables du Missouri, se déroule une vaste vallée bornée d’un côté par des montagnes abruptes et de l’autre par une longue file de hautes collines boisées.

Cette vallée couverte presque en entier d’épaisses