Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
91
LES RODEURS DE FRONTIÈRES

que s’ils s’y hasardent, ils trouveront à qui parler.

— Je le crois aussi, mais ce serait une triste surprise qu’ils nous feraient là, surtout maintenant que, grâce à nos travaux et à nos soins, nous sommes sur le point de recevoir le prix de nos fatigues et d’obtenir un commencement de résultat.

— C’est vrai, ce serait fâcheux, car les pertes que nous occasionnerait une attaque de ces bandits seraient incalculables.

— Malheureusement, nous ne pouvons que nous tenir sur le qui-vive, sans qu’il nous soit possible de prévenir les projets que sans doute ces diables rouges ruminent contre nous. Avez-vous bien placé des sentinelles ainsi que je vous l’ai recommandé, sergent ?

— Oui, capitaine, et je leur ai surtout ordonné la plus grande vigilance ; je ne crois pas que tout fins qu’ils soient, les Pawnées réussissent à nous surprendre.

— Il ne faut jurer de rien, sergent, répondit le capitaine en hochant la tête d’un air de doute.

Au même instant, et comme si le hasard eût voulu lui donner raison, la cloche placée en dehors et qui servait à avertir les habitants de la colonie que quelqu’un demandait à entrer, fut agitée avec force.

— Qu’est-ce que cela signifie ? s’écria le capitaine en fixant les yeux sur une horloge suspendue au mur en face de lui ; il est près de huit heures du soir, qui peut venir si tard ? Tous nos hommes ne sont-ils pas rentrés ?

— Tous le sont, capitaine, personne n’est demeuré dehors.

James Watt se leva, saisit son rifle, et faisant au