Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/114

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s’arrêtant et en regardant autour de lui avec inquiétude, la forêt semble saisie de vertige.

Les deux chasseurs s’élancèrent jusqu’au sommet de l’arbre sur lequel ils se trouvaient et qui par hasard était un des plus élevés de la forêt.

Une lueur immense colorait l’horizon à une lieue tout au plus de l’endroit où ils étaient, cette lueur grandissait de minute en minute et s’avançait vers eux à pas de géant.

— Malédiction, s’écria Belhumeur, les Comanches ont mis le feu à la prairie.

— Oui, et je crois que cette fois, comme vous le disiez tout à l’heure, nous sommes perdus, répondit froidement le Cœur-Loyal.

— Que faire ? demanda le Canadien, dans un instant nous serons cernés.

Le Cœur-Loyal réfléchissait profondément.

Au bout de quelques secondes, il releva la tête, un sourire de triomphe relevait les coins de ses lèvres.

— Ils ne nous tiennent pas encore, dit-il, suivez-moi, frère !… et il ajouta à voix basse : je veux revoir ma mère !…