Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/135

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Och ! le chasseur n’est pas venu ?

— Pas encore.

— Il arrivera trop tard.

— C’est probable.

— Que dit mon frère à présent ?

— Où est ce que j’ai demandé au chef ? fit le chasseur.

— Les peaux, les fusils et la poudre sont en arrière gardés par mes jeunes gens.

— Je me fie à vous, chef, répondit le chasseur, mais si vous me trompez…

— Un Indien n’a qu’une parole.

— C’est bon !… alors quand vous voudrez.

Dix minutes plus tard, les Indiens étaient maîtres du village, dont tous les habitants, réveillés les uns après les autres, avaient été faits prisonniers sans coup férir.

Le fort était cerné par les Comanches, qui après avoir entassé au pied de ses murailles de troncs d’arbres les charrettes, les meubles et tous les instruments de labourage des colons désespérés, n’attendaient plus qu’un signal de leur chef pour commencer l’attaque.

Tout à coup une forme vague se dessina au sommet du fort et le cri de l’épervier d’eau traversa l’espace.

Les Indiens mirent le feu à l’espèce de bûcher qu’ils avaient élevé et se précipitèrent contre les pa-