Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/158

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Les chasseurs le considérèrent un instant, puis, secouant cette impression pénible, ils se mirent en devoir de rendre les honneurs suprêmes aux malheureuses victimes de la rage des Indiens.

Aux derniers rayons du soleil couchant ils terminaient la rude tâche qu’ils s’étaient imposée.

Après avoir pris quelques instants de repos, le Cœur-Loyal se leva et sella son cheval.

— Maintenant, frère, dit-il à Belhumeur, mettons-nous sur la piste de la Tête-d’Aigle.

— Allons, répondit le chasseur.

Les deux hommes jetèrent autour d’eux un long et triste regard d’adieu, et, sifflant leurs chiens, ils s’enfoncèrent hardiment sous la forêt dans les profondeurs de laquelle avaient disparu les Comanches.

En ce moment la lune se leva dans un océan de vapeur et répandit à profusion ses rayons mélancoliques sur les ruines du village américain dans lequel régnaient pour toujours la solitude et la mort.