Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/210

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a pas trahis encore, il ne tardera pas à le faire.

— Mon Dieu ! je vais avertir mon oncle.

— Gardez-vous-en bien, ce serait tout perdre ! les gens avec lesquels s’entend ou ne tardera pas à s’entendre votre guide, si ce n’est pas encore fait, sont nombreux, déterminés, et connaissent à fond la prairie.

— Que faire alors ? demanda la jeune fille avec anxiété.

— Rien. Attendre, et, sans en avoir l’air, surveiller avec soin toutes les démarches de votre guide.

— Mais…

— Vous comprenez bien, interrompit le trappeur, que si je vous engage à vous méfier de lui, ce n’est pas pour, le moment venu où vous aurez besoin de secours, vous laisser dans l’embarras.

— Je le crois.

— Eh bien, voici ce que vous ferez ; dès que vous serez assurée que votre guide vous trahit, vous m’expédierez votre vieux fou de docteur, vous pouvez compter sur lui, n’est-ce pas ?

— Entièrement.

— Bien. Alors, comme je vous l’ai dit, vous me l’enverrez en le chargeant de me dire seulement ceci : l’Élan-Noir ; l’Élan-Noir, c’est moi.

— Je le sais, vous nous l’avez dit.

— Très bien, il me dira donc : l’Élan-Noir, l’heure sonne. Pas autre chose. Vous vous rappellerez bien ces mots ?