Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/231

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présent le mal est sans remède, car j’ai le pressentiment que l’Élan-Noir a complètement édifié le général sur mon compte.

— Hum ! En effet, c’est probable, que faire alors ?

— Agir le plus tôt possible, sans leur donner le temps de se mettre sur leurs gardes.

— Je ne demande pas mieux, moi, tu le sais.

— Oui. Où est le capitaine ? Est-il de retour ?

— Il est arrivé ce soir. Tous nos hommes sont cachés dans la grotte, nous sommes quarante.

— Bravo ! Ah ! Pourquoi n’êtes-vous pas venus tous ensemble, au lieu de toi seul, vois, quelle belle occasion vous aviez. Ils dorment comme des loirs. Nous nous serions emparés d’eux en moins de dix minutes.

— Tu as raison, mais on ne peut tout prévoir, du reste ce n’était pas ainsi que l’affaire avait été convenue avec le capitaine.

— C’est juste. Pourquoi viens-tu alors ?

— Pour te prévenir que nous sommes prêts et que nous n’attendons plus que ton signal pour agir.

— Voyons, que faut-il faire ? Conseille-moi.

— Comment diable veux-tu que je te conseille ? Est-ce que je sais ce qui se passe ici, moi, pour te dire comment tu dois t’y prendre ?

Le guide réfléchit un instant, puis il leva la tête et considéra le ciel avec attention.

— Écoute, reprit-il, il n’est encore que deux heures du matin.