Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/293

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frappé d’admiration les jeunes gens auxquels les vieux guerriers les racontaient.

La réconciliation avait été franche entre le Cœur-Loyal et la Tête-d’Aigle, il ne restait plus entre eux la moindre trace de leur haine passée.

L’héroïsme du chasseur blanc avait vaincu la rancune du guerrier Peau-Rouge !

Les deux hommes causaient paisiblement assis à l’entrée d’une hutte, lorsqu’un grand cri se fit entendre et un Indien, les traits bouleversés par la terreur, se précipita dans le camp.

Chacun s’empressa autour de cet homme pour avoir des nouvelles, mais l’Indien ayant aperçu la Tête-d’Aigle s’avança vers lui.

— Que se passe-t-il ? demanda le chef.

L’Indien fixa un regard féroce sur le Cœur-Loyal et Belhumeur qui, pas plus que les autres, ne soupçonnaient d’où venait cette panique.

— Prenez garde que ces deux visages pâles ne s’échappent, nous sommes trahis, dit-il d’une voix entrecoupée et haletante à cause de la rapidité avec laquelle il était venu.

— Que mon frère s’explique plus clairement, ordonna la Tête-d’Aigle.

— Tous les trappeurs blancs, les longs couteaux de l’Ouest sont réunis, ils forment un détachement de guerre de près de cent hommes, ils s’avancent en se développant de façon à investir le camp de tous les côtés à la fois.