Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/295

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Le Cœur-Loyal jeta son fusil sur l’épaule, donna une poignée de main à Belhumeur, sourit au chef comanche et se dirigea vers la forêt de ce pas assuré et tranquille à la fois, qui lui était habituel.

Il disparut bientôt au milieu des arbres.

— Hum ! fit Belhumeur en allumant sa pipe indienne et s’adressant à la Tête-d’Aigle, vous voyez, chef, que dans ce monde ce n’est souvent pas une maladroite spéculation que de se laisser guider par son cœur.

Et satisfait outre mesure de cette boutade philosophique, qui lui paraissait pleine d’à-propos, le Canadien s’enveloppa d’un épais nuage de fumée.

Sur l’ordre du chef, toutes les sentinelles disséminées aux abords du camp furent rappelées.

Les Indiens attendaient avec anxiété le résultat de la démarche tentée par le Cœur-Loyal.