Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/308

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nous l’avons dit, il s’était résolument mis en route, convaincu que la certitude de son départ calmerait l’inquiétude de la jeune fille ; bref, il avait plutôt voulu satisfaire un caprice de malade que faire une chose sérieuse.

Aussi, dans la persuasion où il était que la mission dont on l’avait chargé était inutile, au lieu d’aller directement à franc étrier, comme il aurait dû le faire, au toldo de l’Élan-Noir, il mit pied à terre, passa dans son bras la bride de son cheval et commença à chercher des simples, occupation qui ne tarda pas à si bien l’absorber qu’il oublia complètement les recommandations de doña Luz et la raison pour laquelle il avait quitté le camp.

Cependant le temps se passait, la moitié du jour était déjà écoulée, le docteur qui depuis longtemps aurait dû être de retour n’avait pas reparu.

L’anxiété était vive au camp des Mexicains.

Le général et le capitaine avaient tout organisé pour une défense vigoureuse en cas d’attaque.

Rien ne paraissait.

Le plus grand calme continuait à régner aux environs, les Mexicains n’étaient pas éloignés de croire à une fausse alerte.

Doña Luz seule sentait son inquiétude augmenter d’instants en instants, les yeux fixés sur la plaine, elle regardait en vain du côté par lequel son messager devait revenir.

Tout à coup, il lui sembla que les hautes herbes