— Vous étiez chargé d’un message de vie et de mort, insensé que vous êtes ! maintenant que faire ? peut-être est-il trop tard !
— Oh ! ne dites pas cela ! s’écria le savant avec agitation, je mourrais de désespoir s’il en était ainsi !
Le pauvre homme fondit en larmes et donna des preuves non équivoques du plus grand chagrin.
L’Élan-Noir fut obligé de le consoler.
— Voyons, du courage, mon brave monsieur, lui dit-il en se radoucissant, que diable ! peut-être tout n’est-il pas perdu !
— Oh ! si j’étais cause d’un si grand malheur, je n’y survivrais pas !
— Enfin, ce qui est fait est fait ! il faut en prendre notre parti, dit philosophiquement le trappeur, je vais aviser à leur venir en aide. Grâce à Dieu ! je ne suis pas aussi seul qu’on pourrait le croire, j’espère d’ici à quelques heures, avoir réuni une trentaine des meilleurs rifles de la prairie.
— Vous les sauverez, n’est-ce pas ?
— Du moins je ferai tout ce qu’il faudra pour cela, et s’il plaît à Dieu je réussirai !
— Le ciel vous entende !
— Amen ! dit le chasseur en se signant dévotement, maintenant, écoutez-moi, vous allez retourner au camp.
— De suite !