Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/366

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couvrir un individu dont nous nous sommes emparés et que nous amenons avec nous.

— Vous voyez, monsieur, dit doña Luz d’un petit air mutin, que c’est bon à quelque chose de chercher des herbes ! Ce cher docteur vous a, selon toute apparence, rendu un grand service.

— Sans le vouloir, fit en riant le Cœur-Loyal.

— Je ne dis pas le contraire, reprit la jeune fille en badinant, mais il n’en existe pas moins, c’est aux herbes que vous le devez.

— La recherche des herbes a du bon, je dois en convenir, mais chaque chose a son temps, sans reproche, le docteur n’a pas su toujours aussi bien le choisir.

Malgré la gravité des faits auxquels ces paroles faisaient allusion, les assistants ne purent réprimer un sourire aux dépens du malencontreux savant.

— Allons, allons, dit doña Luz, je ne veux pas que l’on attaque mon pauvre docteur, il a été assez puni de son oubli par le profond chagrin qui le mine depuis ce jour néfaste.

— Vous avez raison, madame, je n’en parlerai plus ; maintenant je vous demande la permission de vous quitter, mes compagnons meurent littéralement de faim, les braves gens m’attendent pour prendre leur repas.

— Mais, demanda nô Eusébio, l’homme que vous avez arrêté, que voulez-vous en faire ?