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PREMIÈRE PARTIE.

LE CŒUR LOYAL.

I

LA PRAIRIE.


À l’ouest des États-Unis s’étend à plusieurs centaines de milles au-delà du Mississippi un immense territoire, inconnu jusqu’à ce jour, composé de terres incultes, où ne s’élève ni la maison du Blanc, ni le hatto de l’Indien.

Ce vaste désert, entremêlé de sombres forêts aux mystérieux sentiers tracés par le pas des bêtes fauves, et de prairies verdoyantes aux herbes hautes et touffues, ondulant au moindre vent, est arrosé par de puissants cours d’eau, dont les principaux sont la grande rivière Canadienne, l’Arkansas et la rivière Rouge.

Sur ces terres à la végétation si riche, errent en troupes innombrables les chevaux sauvages, les buffles, les élans, les longues cornes, et ces milliers d’animaux que la civilisation des autres parties de l’Amérique refoule de jour en jour, et qui retrouvent dans ces parages leur primitive liberté.