— Monsieur le gouverneur, répondit l’Olonnais avec assez de fermeté, car il avait eu le temps de se remettre, nous sommes, mon camarade et moi, à vos ordres et à ceux de ces messieurs ; nous voici prêts à répondre aux questions qu’il leur plaira de nous adresser.
Il y eut un court silence.
Un des directeurs, après avoir échangé à voix basse quelques mots avec ses collègues, et consulté un papier qu’il tenait à la main, se leva et prit la parole.
— Vous vous nommez l’Olonnais, monsieur ? dit-il, et votre ami se nomme Pitrians ?
— Oui, monsieur, répondit le jeune homme.
— Vous vous êtes embarqués à Dieppe ? À quelles conditions ?
— Engagés par la Compagnie pour rester à la côte ; mais travaillant pendant le voyage, moi comme deuxième lieutenant, mon ami en qualité de maître d’équipage.
— Tout cela est exact. Vous avez rendu de grands services à bord.
— Nous avons fait notre devoir, monsieur.
— C’est juste ; mais vous avez fait aussi preuve d’un dévouement, digne de tous nos éloges.
— Nous vous remercions sincèrement, monsieur ; ces témoignages de votre satisfaction nous sont chers.
— Vous êtes d’excellents marins, honnêtes, énergiques. Que pourrons-nous faire pour vous prouver notre gratitude ?
— Rien autre que ce que vous avez fait, monsieur. Vos éloges sont, pour nous, la plus belle récompense que nous puissions obtenir de vous.
— Ces sentiments vous honorent. Ils prouvent que nous ne nous sommes pas trompés sur votre compte. Le Coq repartira dans quelques jours ; il dépend de vous, l’Olonnais, d’y rester comme capitaine et vous, Pitrians, en qualité de premier lieutenant. Voici vos nominations, signées et approuvées par M. le gouverneur