avez eu la courtoisie de prendre avec les boucaniers français.
— Ce qui veut dire, monsieur ? demanda sèchement le duc.
— Tout simplement, monsieur, que je me propose de vous faire un de ces jours ma visite.
— Je vous recevrai de mon mieux, monsieur, et de façon, je l’espère, à ce que vous conserviez de cette visite un long souvenir. Et quand vous proposez-vous de me visiter ainsi, monsieur ? Puis-je le savoir ?
— Parfaitement, monsieur ! Je désire vous laisser le temps de bien vous installer dans votre vice-royauté. Ce sera donc dans six mois au moins ; dans un an au plus tard.
— Je serai exact à ce double rendez-vous, monsieur.
— À votre aise.
Bothwell se leva.
— Adieu, messieurs, dit-il.
— Pardon, cher capitaine, dit Montbarts, je vous accompagne. Vous m’excusez, monsieur le duc. Dans cinq minutes je serai de retour.
Les deux hommes sortirent en effet, et, cinq minutes plus tard Montbarts rentrait, reprenait sa place et, son verre rempli :
— Messieurs, dit-il en souriant, j’ai l’honneur de boire à monsieur le duc de la Torre, notre amphitryon !
Cette santé fut accueillie avec enthousiasme, puis la conversation reprit gaiement son cours. L’incident fâcheux provoqué par Bothwell était complétement oublié, ou du moins il semblait l’être.