Cependant la situation du bâtiment devenait de plus en plus critique et désespérée ; quelques brasses le séparaient seules des rochers où il allait trouver son tombeau.
Tout à coup deux personnes surgirent par une écoutille de l’arrière et apparurent sur le pont.
La foule rassemblée sur la plage, les distinguait parfaitement.
C’était un homme et une femme, ou plutôt une jeune fille.
Elle paraissait âgée de dix-huit ans à peine, malgré la pâleur livide de son visage, elle était d’une admirable beauté.
L’homme aussi était jeune et beau, le riche costume dont il était vêtu montrait qu’il appartenait à la plus haute classe de la société.
En apercevant ces deux créatures humaines, rampant plutôt qu’elles ne marchaient sur le pont glissant du navire, où elles ne réussissaient à se maintenir qu’avec une difficulté extrême, la foule poussa une exclamation d’horreur et de pitié.
Ces deux personnes portaient une légère corbeille entre leurs bras entrelacés.
Arrivées près du guindeau, dont les bittes seules restaient, l’homme et la jeune femme se levèrent, s’accrochèrent désespérément après les bittes et, soulevant la corbeille en dessus de leurs têtes, ils la montrèrent à la foule.
L’homme prononça quelques mots, que malgré la proximité du rivage, la fureur du vent empêcha de comprendre ; la jeune femme joignit les mains avec prière, semblant implorer la pitié des spectateurs de cette scène douloureuse.
On avait entrevu un enfant dans la corbeille ; une frêle créature, blanche et rose, âgée d’un an à peine.
L’anxiété était générale, la pitié immense.
Il était évident que le malheureux père réclamait des secours pour son enfant ; ses gestes désespérés, l’expres-