Pour atteindre la caverne, le flibustier avait été obligé de marcher dans l’eau jusqu’à mi-jambe ; le cheval fut installé dans un compartiment séparé ; on le déchargea, on lui enleva les harnais et on plaça devant lui une botte de pois grimpants, dont David avait eu la précaution de se munir et que l’animal attaqua vigoureusement à pleine bouche.
Au Mexique, dans les régions nommées les terres chaudes, c’est-à-dire en général, celles qui bordent les côtes de la mer, la chaleur pendant le jour est étouffante, mais les nuits sont glaciales.
Les flibustiers remercièrent David d’avoir songé à apporter du bois, et ils se hâtèrent d’allumer un grand feu ; puis plusieurs paniers de provisions, amenés du navire, furent ouverts, leur contenu étalé sur le sable, et sur l’invitation de Vent-en-Panne, chacun prit sa part des comestibles, des vins et des liqueurs.
Ce repas improvisé fut le bienvenu, surtout pour Pitrians et David, qui n’avaient rien pris, faute de vivres, depuis le déjeuner, dont le capitaine avait à lui seul dévoré presque toutes les provisions.
Le souper terminé, les pipes allumées, les flibustiers réclamèrent de David la promesse qu’il leur avait faite ; celui-ci ne se fit pas prier, il entama immédiatement le récit de ses aventures, récit que nous ne reproduirons pas ici.
Lorsque le capitaine se tut, les frères de la Côte lui prodiguèrent à l’envie l’un de l’autre, le tribut de félicitations auxquelles il avait droit, pour le courage et la résolution dont il avait fait preuve pendant sa longue et périlleuse odyssée.
— Maintenant, dit Vent-en-Panne, arrivons au sujet qui nous amène ici ; que se passe-t-il à la Vera-Cruz, Pitrians ?
Ce fut alors au tour du jeune homme à prendre la parole, et à rapporter dans les plus minutieux détails, les événements qui s’étaient passés, depuis que l’Olonnais et lui avaient quitté le navire.