Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/195

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Et déchargeant ses pistolets au milieu des bandits pressés autour de lui, il enfonça les éperons aux flancs de son cheval qui se mit à détaler avec une vélocité telle, qu’il disparut presque aussitôt aux regards des bandits effarés ; auxquels la pensée ne vint même pas de se lancer à sa poursuite.

Du reste, la prise de l’Olonnais leur coûtait cher, et leur donnait à réfléchir ; sur douze qu’ils étaient en commençant l’attaque, sept avaient été tués raides, deux autres assez grièvement blessés ; cela par deux hommes surpris à l’improviste.

— Vous êtes mon prisonnier ; dit le Chat-Tigre en ricanant à l’Olonnais.

— Et vous, vous êtes un lâche et un misérable bandit ! répondit le jeune homme avec dégoût.

Deux heures plus tard, l’Olonnais était écroué dans la forteresse de la Vera-Cruz.


XII

DE LA VISITE QUE REÇUT LE DUC DE LA TORRE ET CE QUI S’EN SUIVIT

C’était le lendemain du jour où l’Olonnais avait été si traîtreusement arrêté par le Chat-Tigre, presque en vue de Medellin. Il était huit heures du matin. Le duc de la Torre causait dans son cabinet avec un homme qui se tenait respectueusement debout devant lui.

Le duc était pâle, défait, il froissait d’un air de dépit entre ses doigts crispés une lettre que cet homme, qui