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Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/203

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puis pas supposer que vous ayez parlé sérieusement.

— Monseigneur, je regrette sincèrement de voir Votre Excellence s’engager dans une voie qui ne saurait que lui être excessivement préjudiciable ; ces bruits ont une importance extrême ; je dirai plus, ils sont appuyés sur des preuves.

— Des preuves ! fit le duc, en se redressant avec hauteur.

— Hélas ! οui, monseigneur, des preuves d’autant plus irrécusables qu’elles émanent de vous.

— De par Dieu ! señor, voici vous en conviendrez qui demande explication ; je ne puis laisser passer sans protester une telle injure ! Parlez, señor, ces preuves quelles sont-elles ?

— Malheureusement, monseigneur, cette question fort grave ne saurait être traitée ni par vous, ni par moi ; le conseil de Castille entendra cette affaire ; devant lui, vous protesterez et serez admis à vous défendre ; je ne suis, moi, qu’un simple officier, chargé de vous signifier un ordre, et dont la mission ne saurait aller au-delà.

— C’est juste, señor, quel est l’ordre dont vous êtes porteur ?

— Monseigneur, cet ordre est double, en ce sens qu’il émane de son Excellence le vice-roi, et que le gouverneur de la Vera-Cruz est chargé de vous le faire signifier.

— Mais enfin, quel est-il ?

— Il n’a rien que de courtois pour vous, monseigneur, et ne saurait vous blesser ; S. E. le vice-roi, ayant égard aux liens de parenté qui vous unissent, et désirant voir tomber au plus vite les bruits calomnieux répandus contre vous, a ordonné qu’une enquête soit immédiatement commencée, afin de remonter à la source de ces bruits, dans le plus bref délai ; pour éviter toute interprétation malveillante, et toute manifestation du peuple, contre vous, S. E. le vice-roi ordonne que votre seigneurie gardera les arrêts dans son palais,