dont l’apprentissage était si difficile à cette époque ; ils ne pouvaient servir que pour faire nombre, et se rendre utiles, seulement dans un combat corps à corps.
Les deux pièces de campagne furent placées derrière la ligne dont le front commandait la principale artère de la ville, masquées par trois rangs de soldats.
Avant de quitter la maison du gouverneur, où il avait laissé celui-ci, brisé sous le poids de son infamie, le duc de la Torre avait expédié des officiers dans plusieurs directions, afin de juger de l’état réel des choses ; et savoir si les portes et les poternes de la ville étaient assez solidement gardées par les flibustiers, pour qu’il fût impossible de les forcer, et de se retirer dans la campagne.
Ces officiers revinrent à d’assez longs intervalles, les uns après les autres, leur mission consciencieusement remplie ; le résumé de leurs divers rapports fut que les portes avaient été condamnées au moyen de madriers pesants ; que des barricades avaient été construites, et que chacune était défendue par une nombreuse troupe de frères de la Côte.
Toute retraite était impossible ; d’ailleurs le combat n’allait pas tarder à s’engager de nouveau ; les flibustiers s’avançaient en nombre par quatre points à la fois ; dans le but d’en finir avec la résistance des troupes par une vigoureuse attaque.
Le duc se hâta de faire barrer les rues le mieux possible avec des meubles, des arbres, enfin tout ce qu’on trouva sous la main ; puis il fit embusquer ses plus adroits tireurs dans les maisons placées aux angles des rues ; toutes ces précautions prises, il attendit froidement, l’épée à la main, l’apparition des frères de la Côte.
Ceux-ci ne se firent pas attendre ; ils furent reçus chaudement par les tirailleurs postés dans les maisons et embusqués derrière les barricades ; il y eut là, pendant quelques minutes, un combat assez sérieux, sans résultats pour aucun des deux partis ; en même temps que