homme d’honneur qui fait franchement et noblement son devoir.
Vent-en-Panne et les quatre officiers parlementaires signèrent cette déclaration qui fut aussitôt remise entre les mains du duc de la Torre.
Celui-ci était au comble de la joie ; ses vœux étaient exaucés ; il tenait enfin entre ses mains la preuve irrécusable de son innocence.
— Messieurs, dit le duc, agréez je vous prie tous mes remerciements pour la façon loyale dont vous avez pris mon honneur à cœur, et arrivons sans plus tarder, aux affaires qui ont motivé cette entrevue. Capitaine Vent-en-Panne, je vous écoute, quelles propositions avez-vous à me faire ?
— Pardon, monsieur le duc, je ne puis accepter la discussion sur le terrain où vous essayez de la placer, répondit Vent-en-Panne ; ce n’est pas à moi à faire des propositions, c’est à vous, ne l’oubliez pas ; et pour vous enlever le plus léger doute à cet égard, laissez-moi vous apprendre en quelques mots, quelle est votre position, que vous semblez complétement ignorer. La forteresse est entre nos mains, nous sommes maîtres du fort de Saint-Jean de Luz ; votre escadre est prise ; les portes de la ville toutes gardées par nous. Vous ne possédez plus dans la ville que le terrain occupé par vos troupes ; vous avez fait une très-belle défense ; j’admets que si nous ne tombons pas d’accord, vous recommencerez le combat et vous le soutiendrez vaillamment jusqu’à la chute de votre dernier soldat ; eh bien, après, monsieur le duc, cette défense si héroïque qu’elle soit, sauvera-t-elle la ville ? vous savez que non, puisque nous en sommes maîtres ; que nous pouvons en quelques heures la brûler et la ruiner de fond en comble ; sans que vous puissiez vous y opposer !
— Ce serait agir en Vandales, monsieur ; dit le duc.
— Eh ! monsieur le duc, nous sommes des flibustiers, nous autres ; des Ladrones, ainsi que vous nous appelez ; le vandalisme est un de nos éléments de succès ; quelle