montré déjà que trop accommodant, j’ai jusqu’à un certain point outrepassé mes pouvoirs.
Il se tourna alors vers les capitaines David et Michel le Basque, dont les visages épanouis témoignaient d’une joie extrême et il ajouta :
— Frères, c’est à vous de parler ; ratifiez-vous les conditions que j’ai imposées à M. le duc de la Torre ?
— Oui, frère, répondit David, ces conditions nous paraissent très modérées, nous pensons que tu ne dois les modifier en rien.
— C’est aussi mon opinion ; dit Michel le Basque, qui n’était pas causeur.
— Vous avez entendu, monsieur le duc ? vous avez dix minutes pour me répondre, si oui ou non mes conditions sont acceptées.
Les trois flibustiers saluèrent alors le duc, et firent quelques pas en arrière afin de lui prouver que la discussion était close, le duc salua et se retira ; après cinq minutes il revint.
— Eh bien ? lui demanda Vent-en-Panne.
— Vous aviez raison ; moi je suis honteux pour mes compatriotes de leur mauvaise foi dans cette affaire. Vos conditions sont acceptées ; on va immédiatement procéder au transport de la rançon sur le môle.
— Le capitaine David ira avec vous, monsieur le duc, vous voudrez bien lui fournir une embarcation pour rejoindre la flotte ; tu m’as entendu, frère, ajouta-t-il en s’adressant à David, le traité est conclu, montrons aux Gavachos que nous savons loyalement exécuter les conditions que nous consentons ; hâte-toi de faire tout embarquer ; surtout méfie-toi des Espagnols, à Carthagène ils ont essayé de nous faire passer des lingots de plomb recouverts d’une feuille d’or, ne nous laissons pas prendre à ces plaisanteries-là.
— Sois tranquille ; répondit David, ce n’est pas un vieux routier comme moi que l’on trompe.
— Messieurs, dit le duc, moi et six des principaux officiers espagnols, nous restons en otages, au milieu de