Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/341

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— Deux seulement, monseigneur ; une que j’ignorais, et que j’ai découverte aujourd’hui, et une seconde, où je vous conduirais les yeux fermés et dont l’ouverture est dans une cave située dans la cour de la venta, répondit don Pedro Garcias.

— Vous êtes certain qu’il n’y en a pas d’autres ? fit l’Olonnais.

— Oh ! quant à cela, j’en suis sûr !

— Alors, reprit Vent-en-Panne, notre plan est tout tracé ; nous nous partagerons en deux troupes ; l’une s’introduira par la venta, l’autre se rendra tout droit à cette issue, si heureusement découverte il y a quelques heures, par notre cher don Pedro Garcias ; partagez-vous cet avis, señores ?

— De tous points ; répondirent-ils en s’inclinant.

— Il me reste, señores, reprit Vent-en-Panne, à vous annoncer que l’homme nommé El Gato-Montes, chef de ces bandits, est un Français, ancien flibustier ; je désire, s’il tombe vivant entre nos mains, qu’il me soit remis ; cet homme a été traître à nos lois ; à nous seuls appartient le droit de le punir.

— Mon cher amiral, répondit le duc, vous avez fait preuve de trop de courtoisie envers nous, pour que nous vous refusions cette juste demande ; qu’en pensez-vous, señor gouverneur ?

— Je me range entièrement à l’opinion de votre seigneurie.

— Merci, caballero, et maintenant en route ; ne nous arrêtons plus que lorsque nous aurons atteint le repaire du bandit.

— Vive Dieu ! s’écria Pitrians, nous allons donc en découdre ; je ne serais pas fâché d’avoir une explication amiable, à coups de Gélin, avec notre cher ami le Chat-Tigre !

— En avant ! cria Vent-en-Panne.

Les cavaliers lâchèrent la bride, se penchèrent sur le cou de leurs chevaux, et la troupe partit à fond de train.