Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/130

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— Disparu Olivier ! C’est impossible !

— Cela est ; écoutez-moi. Ce que vous allez apprendre est affreux.

— Oh ! maintenant, je suis préparé à tout ! répondit le banquier avec un sourire navrant.

— Peut-être, mon ami, fit le vieillard avec amertume.

— Vous me faites frémir.

— Votre ami assistait lui aussi à la surprise du Callao.

— Olivier ?

— Ne commandait-il pas un corsaire colombien ?

— Je n’y songeais pas. Eh bien ?…

— Il a combattu comme un tigre et contribué pour une large part à la réussite de cet audacieux coup de main.

— Vous connaissez sa haine implacable pour les Espagnols ? dit le banquier avec intention.

— Hélas ! pourquoi les aimerait-il ! Au plus fort de la lutte, il reçut d’une corvette espagnole, qu’il avait incendiée et qui coulait, une bordée de mitraille presqu’à bout portant cette bordée fit des ravages affreux sur le pont du corsaire, et, ajouta le vieillard d’une voix basse et presque inintelligible, car son courage était à bout et les forces lui manquaient, et…

Il hésita.

— Et ! demanda M. Maraval d’une voix anxieuse.

— Olivier et sa bien-aimée femme, frappés tous deux par un éclat de bois, roulèrent sur le pont entrelacés dans les bras l’un de l’autre…

— Morts !… s’écria le banquier avec explosion.