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CHAPITRE VII

DANS LEQUEL LE LECTEUR EST TRANSPORTÉ EN PLEIN
TERRITOIRE INDIEN.


Le désert est le véritable refuge des cœurs meurtris.

Face à face avec la manifestation sublime des œuvres grandioses du Créateur, l’âme se régénère, la douleur s’adoucit sans s’amoindrir et le calme renaît peu à peu dans l’esprit surexcité par de longues souffrances.

La vie, par dessus tout active et au jour le jour, du chasseur et du coureur des bois, a cela de bon pour l’homme, que les exigences matérielles, sans cesse renaissantes, d’une existence de lutte contre tout ce qui l’entoure : et par suite émaillée de péripéties sans nombre, absorbent complétement ses facultés et ne lui laissent pas le temps nécessaire pour songer à autre chose qu’aux devoirs impérieux à lui imposés par le soin de sa conservation et les événements surgissant à chaque pas devant lui.

Olivier, pendant sa première jeunesse, avait fait un rude apprentissage de la vie du désert ; il la connaissait à fond ; son état de marin, à la fois