Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/149

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son chemin qu’il dise aux Sachems vers quelle terre il se dirige, ils le remettront dans la bonne direction.

— La couleur de la peau dépend du Wacondah, reprit aussitôt le jeune homme sans s’émouvoir de ces paroles ambiguës ; la mienne est blanche, mais mon cœur est rouge. La Panthère-Bondissante est le fils adoptif des Comanches-Bisons ; il est un guerrier dans sa tribu ; la route est droite pour lui. Il est parti du rivage du lac sans fin pour se rendre à l’Atepetl des Kenn’as-Castors ; son voyage a duré trente-quatre lunes ; il est terminé depuis une heure. Il attend des Sachems l’accueil auquel il a droit en sa qualité d’ami des Peaux-Rouges et de fils adoptif de l’une de leurs premières nations.

— Mon fils parle bien, répondit le Sachem, sa langue n’est pas fourchue ; les Kenn’as-Castors enlèveront la peau qui enveloppe leur cœur à la vue des rusés et perfides Faces-Pâles, et ils accueilleront la Panthère-Bondissante comme un ami et un guerrier Peau-rouge.

Le jeune homme s’inclina sans répondre, s’avança, et, tendant le bras gauche au Sachem :

— Que mon frère regarde, dit-il.

Le Sachem examina attentivement les hiéroglyphes tatoués sur le bras du jeune homme : ses traits se détendirent, sa physionomie s’éclaircit, et, s’inclinant avec noblesse sur le cou de son cheval :

— La Panthère-Bondissante est le bienvenu chez les Kenn’as-Castors, dit-il avec cordialité ; l’Œil-Brillant est son frère ; le guerrier Comanche