Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/153

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— Ooh ! s’écria la vieille Indienne cédant enfin à l’émotion qui la torturait, mon père, ma mère vivent encore !

– Ils sont pleins de jours, dit le Bison-Rouge ; le Wacondah les a laissés sur la terre afin que leur fille bien-aimée leur ferme les yeux !

L’Oiseau-des-Prairies, sans songer à son cheval, s’élança vers le village avec la rapidité d’un daim poursuivi par les chasseurs, en s’écriant :

— Je veux les prévenir du retour de leur fille ! ils ont assez pleuré son absence !

Presque aussitôt il disparut, en bondissant, dans l’intérieur du village.

— Est-il possible que tant de joie me soit réservée après tant de douleurs ! s’écria la pauvre femme, à demi folle de bonheur.

Tout à coup elle s’élança vers Olivier, et lui saisissant les mains, qu’elle baisa avec ferveur :

— C’est à vous ! à vous seul, bon Visage-Pâle, que je dois cette joie suprême, que je n’osais plus espérer, de revoir enfin tous ceux que j’aime et dont je suis tant aimée ; oh ! je prierai chaque jour le Wacondah de vous rendre ce bonheur que vous me donnez !

— Ce que je vois, bonne mère, répondit affectueusement Olivier, me paie amplement de tout ce que j’ai pu faire pour vous.

— La Panthère-Bondissante est notre frère et notre ami, dit le Bison-Rouge.

— Sa tribu est campée à neuf soleils de l’atepetl ; nous la conduirons au milieu des siens, le Nuage-Bleu sera heureux de revoir son fils, dit l’Œil-Brillant avec un sourire.

— Eh quoi ! vous saviez qui je suis, vous con-