Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/18

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— un brick, tes voiles carguées.

— C’est cela même ; tu es un excellent marin. Comment le trouves-tu, ce brick ?

— Très-coquet, mais pas aussi beau que le Hasard.

— C’est vrai mais tel qu’il est, te plait-il ?

— Infiniment.

— C’est le Zéphyr.

— Ah c’est le Zéphyr ?

— Oui ! je l’ai frété pour toute la durée de notre voyage ; nous serons chez nous ; c’est un bâtiment français, très-fin voilier ; il est à pic et n’attend que notre présence à bord pour déraper et partir.

— Ainsi ?

— C’est à toi de commander.

Elle se pencha vers son mari, lui donna un long baiser, et, passant son bras sous le sien

— Allons dit-elle d’une voix câline.

Ils descendirent.

Antoine et Furet avaient déjà pris les devants.

À la porte se tenait le maître de l’hôtel, son bonnet à la main :

— Bon voyage ! monsieur et madame, dit-il en français, avec un gracieux salut.

— Merci, mon hôte. Souvenez-vous de nos conventions, répondit Olivier dans la même langue.

— Dans six mois, jour pour jour, votre appartement sera à votre disposition, monsieur ; j’attendrai votre retour, votre absence dût-elle durer six mois de plus encore.

— C’est cela, mon hôte, je retiens votre parole.

— Foi de Bernouillet, monsieur, je la tiendrai.

— Ah ça, vous savez que c’est sur votre recom-