Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/245

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voir, un refus ? Non, je suis fou ! c’est impossible !

Après quelques instants, il reprit :

— Au fond de ce retard, il y a quelque chose que je ne comprends pas ; j’aurais dû me rendre moi-même à Cadix ; pourquoi les chevaux ont-ils été refusés ?

On gratta de nouveau à la porte ; un valet entra.

— Qu’y a-t-il encore ? demanda le duc en fronçant le sourcil n’ai-je pas dit que je voulais être seul ?

— Votre Seigneurie me pardonnera, monseigneur, répondit respectueusement le valet : on a dit aux personnes qui se sont présentées que Votre Excellence ne recevait pas.

— Eh bien ?

— Elles ont insisté pour entrer, monseigneur ; l’une d’elles a fait passer cette carte à la livrée, en affirmant que, dès que Votre Excellence aurait lu son nom, elle donnerait immédiatement l’ordre de l’introduire auprès d’elle.

Le duc sourit avec dédain.

— Et cette carte, où est-elle ? dit-il.

— La voici, monseigneur, répondit le valet en la présentant sur un plateau d’or ciselé.

Le duc prit la carte et jeta nonchalamment les yeux dessus.

Mais tout à coup il tressaillit ; une pâleur livide envahit son visage un tremblement convulsif secoua tous ses membres.

— Qui vous a remis cette carte ? demanda-t-il d’une voix altérée.

— Monseigneur, un des valets de pied de la grande écurie.