Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/266

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— Prenez donc un cigare.

Il sonna un valet parut.

— Envoyez calle de Atocha, à l’Hôtel Français, prendre les valises et les bagages de ce caballero, le señor don Jose Maraval ; vous ferez tout apporter ici, où l’on préparera un appartement pour ce caballero ; allez.

Le valet s’inclina respectueusement et sortit.

— Mon ami, reprit Olivier, pardonnez-moi de disposer ainsi de vous sans vous en prévenir ; je compte que vous me ferez l’amitié de me sacrifier quelques jours : je ne sais ce que je deviendrais si vous m’abandonniez seul dans cette ville, où tout m’est inconnu.

— Rassurez-vous, mon ami, je passerai une quinzaine de jours en votre compagnie.

— Vous êtes un homme charmant, je vous remercie, vous me rendez un véritable service.

Les deux amis continuèrent à causer ainsi pendant assez longtemps encore, puis ils se retirèrent dans leurs appartements, pour faire leur toilette ; Olivier donna l’ordre d’atteler ; ils arrivèrent à l’hôtel Salaberry dix minutes avant l’heure fixée par le duc.

Il parait que des ordres sévères avaient été donnés à la livrée.

Au lieu de leur faire faire antichambre, comme le matin, ils furent reçus avec les marques du plus profond respect, Olivier surtout ; on les conduisit tout droit au cabinet de travail du duc. Le valet annonça avec emphase, sans même avoir demandé les noms :

— Sa Seigneurie le marquis de Soria ! Le seigneur don Jose Maraval !