Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/270

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— Je le crains, en effet, murmura à part lui M. Maraval.

— Mais laissons cela ; quand quitterez-vous Cadix ?

— Dans un mois j’ai frété le Lafayette pour me transporter en France avec tout ce qui m’appartient.

— Bien ; j’irai passer quelques jours avec vous avant votre départ ; j’ai à causer avec vous de choses que je ne puis vous dire ici, et puis j’ai besoin de revoir mon brave matelot, je ne puis pas le laisser partir ainsi sans l’embrasser ; comptez donc tous deux sur ma visite prochaine.

— C’est convenu, cher Olivier, nous vous attendrons.

Les deux amis s’embrassèrent ; le soir même, après avoir pris congé du duc de Salaberry, M. Maraval repartit pour Cadix.

Le duc était heureux, il avait retrouvé son fils, il l’avait enfin auprès de lui, il ne désirait plus rien ; il l’entourait de soins, de tendresses de prévenances de toutes sortes dont, pour ne pas l’affliger, Olivier feignait d’éprouver la plus vive reconnaissance ; d’ailleurs en connaissant davantage son père, Olivier s’était senti attiré vers lui par une sympathie qui n’avait pas tardé à se changer en une vive et profonde amitié ; ce vieillard était si véritablement bon, il s’étudiait avec tant de soin à faire oublier à son fils le mal qu’il lui avait fait, que celui-ci non-seulement lui avait déjà depuis longtemps pardonné dans son cœur, mais encore il aurait été désespéré de lui causer le plus léger ennui.

Un des premiers soins du duc avait été de con-