Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/276

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nouvelle, qui relâchait un peu pour lui les liens si lourds de l’étiquette.

Du reste, la marquise, dont l’affection pour lui augmentait chaque jour, lui laissait liberté complète de vivre à sa guise ; s’informant avec intérêt des détails de ses courses en forêt, admirant de bonne foi son adresse comme chasseur et le remerciant, avec un charmant sourire, de fournir si abondamment sa table d’excellent gibier.

C’était fête au château quand il y arrivait pour y passer quelques jours. La marquise était aux petits soins pour lui ; elle essayait par tous les moyens possibles de le retenir longtemps près d’elle, et, lorsqu’il repartait pour Madrid, elle lui faisait promettre de revenir bientôt, promesse qu’Olivier se hâtait de tenir, car il ne se sentait heureux que lorsqu’il était à Balmarina.

À Madrid, le marquis, dont ses charges à la cour l’empêchaient, à son grand regret, de se rendre aussi souvent qu’il l’aurait voulu auprès de sa femme, le priait d’aller lui tenir compagnie ; il le chargeait de cadeaux pour doña Santa, ainsi que de lettres affectueuses, et le priait d’aller en bon frère la consoler dans sa solitude. Le duc se mettait aussi de la partie. Sachant combien son fils s’ennuyait à Madrid, il le pressait d’aller, pendant quelques jours, respirer l’air vivifiant des hautes futaies et des grands bois de Balmarina ; parfois même il l’accompagnait et restait avec lui pendant quelques jours près de la marquise.

De sorte qu’Olivier, qui ne demandait pas mieux, était constamment sur la route de Madrid à Balmarina, et vice versa.