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CHAPITRE II

DANS LEQUEL IL EST PROUVÉ QU’EN CE MONDE
TOUT N’EST QU’HEUR ET MALHEUR.


Après avoir visité Lausanne, capitale du canton de Vaud, et avoir séjourné une dizaine de jours dans cette ville, nos voyageurs avaient résolu de se rendre à Vevey, que d’abord ils avaient laissée derrière eux sans y entrer, ne la supposant point digne de leur intérêt.

Plusieurs motifs les engageaient à retourner sur leurs pas : d’abord on leur avait fort vanté les sites pittoresques qui entourent cette ville, et la position même de Vevey, située au pied du mont Jorat, à l’embouchure de la Vevayse, mince et très-petite rivière qui se précipite comme un torrent furieux dans le lac Léman, ou lac de Genève, comme on le nomme à tort en France ; en effet, Genève n’est pas située sur le lac Léman, mais bien sur le Rhône, après sa sortie du lac, près de son confluent avec l’Arve.

Nous avons dit que nos voyageurs avaient deux motifs principaux pour retourner sur leurs pas ; nous avons fait connaître le premier. Le second était bien plus attrayant : il s’agissait d’assister à l’Abbaye, ou fête des vignerons, qui devait se célébrer le lendemain à Vevey.

Cette fête, très-ancienne, et qui paraît entée sur